juillet 11, 2020

Comment transformer l’échec en une opportunité pour votre startup Camerounaise

En tant qu’entrepreneur vous avez plus de chance d’échouer que de réussir.

Le mot entrepreneuriat a pour radical “entreprendre” qui selon le dictionnaire Larousse en ligne signifie “Commencer à exécuter une action, en général longue ou complexe.” 

Et il est acquis que la réussite de cette action n’est pas garantie.

Plus précisément, la loi de pareto nous donne le pourcentage d’impact qu’il est raisonnable d’attendre d’une telle action:

environ 80 % des effets sont le produit de 20 % des causes.

Selon cette loi, encore appelée principe des 80–20, vous avez bel et bien 4 chances sur 5 de ne pas atteindre, par exemple, les objectifs de vente ou de rentabilité que vous vous êtes fixés au début de votre startup.

pour un(e) jeune entrepreneur(e) Camerounais(e) motivé(e) et chargé(e) d’ambitions d’innovation, les effets de cette loi peuvent être perçus comme des échecs incompréhensibles, car on pense avoir tout fait correctement et que le succès immédiat devait être une conséquence logique et naturelle.

Alors que faire ? Devons nous plonger dans le fatalisme et se dire que même la nature est contre nous ?

Eh bien non ! Il y a un moyen pour nous de prendre cette information à notre avantage en nous intéressant tout particulièrement à la dimension émotionnelle de l’expérience d’un échec.

Photo by Medsile via Iwaria

La peur de l’échec

Le rapport subconscient que nous entretenons avec l’échec est émotionnel, et en majorité douloureux.

Chaque fois que nous rappelons une expérience personnelle traumatisante, notre cerveau intervient automatiquement pour nous empêcher de souffrir de nouveau.

Dans le contexte de l’entrepreneuriat, ce mécanisme de protection biologique du cerveau peut limiter notre créativité.

En effet, il nous pousse inconsciemment à éviter les situations liées au traumatisme que nous avons ressenti lors de notre expérience passée d’échec.

Ce qui en conséquence nous empêche d’exploiter ces expériences d’échecs passés afin d’en tirer des leçons de grandes valeurs pour notre startup.

Car l’échec nous montre très précisément comment réussir en nous pointant ce qui ne marche pas.

Or, la peur de l’échec installe la mort de l’entrepreneuriat.

Dans la suite de cet article, nous allons voir 3 étapes pour apprendre à dompter la dimension émotionnelle de l’échec. 

Une fois cela fait, l’échec se révélera être un atout déterminant et souvent même décisif pour votre startup.

#1 — Choisissez de devenir meilleure pour la prochaine fois

La première charge émotionnelle à discipliner est celle des responsabilités à la suite d’un échec.

Nous avons été habitué à identifier les responsables lorsque quelque chose ne se passe pas comme convenu.

Cela n’est pas efficace pour un entrepreneur, car vous allez investir plus de temps à savoir qui est responsable qu’à chercher comment améliorer ce qui n’a pas marché.

De plus, une fois le responsable trouvé vous ne pouvez pas garantir qu’il appliquera les changements nécessaires pour éviter ce type d’échec à l’avenir.

Investissez vous, au contraire, à déterminer ce que vous devez changer ou améliorer chez vous pour éviter de reproduire l’échec en question la prochaine fois.

L’avantage de cette approche est que vous investissez vos efforts sur les choses dont vous avez le contrôle: vous même. 

Rappelez vous, il est plus facile de se changer soi-même que de changer les autres.

Cette résolution va vous conduire à embrasser beaucoup de domaines de compétences qui ne sont pas les vôtres. Et c’est une bonne chose.

Lisez, formez vous et familiarisez vous avec ces choses qui sont absolument nécessaires à votre startup et qui ne sont, pas encore, de votre compétence.

Vous avez de la chance, Internet mets la majorité de ces connaissances à votre disposition aujourd’hui et certaines sont même gratuites. Profitez en !

#2 — Arrêtez de vouloir avoir une réponse à tout

Un symptôme de la peur de l’échec est la recherche “d’assurance tout risque” dans toute vos initiatives.

Il est normal et recommandé pour un entrepreneur de bien se renseigner sur un domaine avant de prendre une action. Cela lui permet généralement d’éviter de perdre de l’argent et surtout du temps.

Cependant, tous les domaines ne vous offriront pas des réponses satisfaisantes et cela est particulièrement vrai au Cameroun où la majorité des informations ne sont pas encore structurées de manière à être facilement retrouvées, accédées ou exploitées.

Vous vous retrouvez donc avec une longue liste de questions sans réponse. Et vous êtes alors tenté de faire des suppositions “conservatrices” sur ces réponses manquantes.

Pour être réaliste, non seulement vous allez faire des suppositions à connotation négative mais en plus, vous risquez d’utiliser ces suppositions pour répondre à d’autres questions.

Et cela vous mènera à vous bloquer, parce que les scénarios catastrophes futur vont s’enchaîner dans votre imaginaire et paralyser toutes vos actions actuelles même celles qui n’ont aucun rapport avec ces scénarios.

Arrêtez de faire des hypothèses sur des questions pour lesquelles vous n’avez pas de réponse.

Pour toute question que vous vous posez, cherchez la réponse, documentez vous pour l’avoir et évitez de supposer qu’elle est forcément négative lorsque vous ne la trouvez pas.

Si vous êtes perfectionniste, alors Il y a de grandes chances que vous ayez plus de difficultés avec ce concept “d’assurance tout risque”. A cet effet, je vous recommande vivement le livre “Toujours mieux !: Psychologie du perfectionnisme” du docteur Fréderic Franget.

Ce livre m’a beaucoup aidé à arrêter d’imaginer des scénarios catastrophes susceptibles d’arriver dans les 4 à 6 mois.

#3 — Exploitez la loi de pareto à votre avantage

L’effet de la loi de pareto, ou principe des 80–20, semble fataliste lorsque vous la subissez comme une victime. 

Ce n’est pas la même chose lorsque vous vous positionnez en tant qu’acteur pour exploiter cette loi à votre avantage. Voici comment.

Plutôt que d’espérer un volume de résultats précis, en allant sur l’hypothèse que votre travail est forcément super bien fait et que les gens ne peuvent que l’adorer. Garantissez le résultat en exploitant la loi des 80–20.

Illustrons cela avec l’exemple d’une campagne publicitaire que vous mener pour améliorer vos ventes.

Supposons que votre produit a actuellement un taux de conversion de 5 %, c’est à dire que sur 20 personnes qui seront intéressées par votre produit (prospects), 1 personne achètera votre produit (client).

D’après la loi de pareto, si vous touchez 100 personnes avec votre compagne publicitaire alors uniquement 20 personnes pourraient agir et devenir ainsi vos prospects.

Avec un taux de conversion de 5 % vous obtenez donc 1 client potentiel.

100 touchées -> (loi pareto) -> 20 prospects -> (5 %) -> 1 client

NB: Lorsque vous démarrez votre startup, c’est généralement ce type de résultat que va avoir vos premiers posts Facebook, Twitter et Instagram et en plus votre taux de conversion ne sera pas aussi élevé que … 5 %. 

Avec ce que nous avons appris dans cet article, s’énerver à la vue de ces résultats n’est clairement pas constructif ni efficace. Maintenant exploitons cet échec ensemble et faisons mieux.

Maintenant que vous avez cette formule vous pouvez vous amuser en augmentant le nombre de personnes à toucher pour obtenir le nombre de clients qui vous convient

1000 touchées -> (loi pareto) -> 200 prospects -> (5 %) -> 10 clients

10000 touchées -> (loi pareto) -> 2000 prospects -> (5 %) -> 100 clients

100000 touchées -> (loi pareto) -> 20000 prospects -> (5 %) -> 1000 clients

Ainsi, pour obtenir un impact de 1 000 clients vous devez vous préparer, psychologiquement, à mener une campagne publicitaire de sorte à toucher 100 000 personnes.

Conclusion

Ne laissez pas le traumatisme d’un échec dicter votre réaction et votre humeur dans vos prochaines actions.

Prenez les devants en anticipant les résultats de vos efforts grâce à la loi de pareto.

Ne recherchez pas les responsables à qui porter le blâme et n’attendez pas des autres qu’ils changent et s’améliorent pour augmenter vos chances de réussite. Faites le vous même, lisez, apprenez sur vous-même, formez vous, changer pour prendre de meilleures actions à l’avenir.

Enfin, arrêtez de rechercher “l’assurance tout risque” dans l’entrepreneuriat en imaginant des scénarios conservateurs face aux questions qui ne vous donnent pas de réponses satisfaisantes. Au mieux renseignez vous le plus possible, au pire préparez vous à faire votre propre expérience.

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Bonne journée à vous et surtout sachez que vous avez plus de force que vous ne l’imaginez !

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