juillet 18, 2020

Ce que m’a appris Dikalo, la Startup Tech Africaine


Ce que m’a appris Dikalo, la Startup Tech Africaine

Le fait de se sentir incompris par les autres et souvent même par ses plus proches est l’un des sentiments les plus forts qui accompagnent un entrepreneur au quotidien.

Cela se manifeste encore plus lors des prises de décisions de l’entrepreneur pour résoudre les difficultés récurrentes et diverses que rencontre sa startup.

Ce sentiment, je le connais personnellement depuis Août 2017 date à laquelle mon équipe et moi avons lancé le service de vente de billets de bus en ligne www.lohce.com au Cameroun.

Nous prenons quotidiennement des décisions face à des situations critiques sans jamais avoir une quelconque garantie qu’il s’agisse de la meilleure décision.

Notre prise de décision est entièrement guidée par la seule obsession que nous avons à fournir le meilleur service client possible aux passagers Camerounais lors de leurs préparations aux voyages par bus.

En Décembre 2018, je découvre une nouvelle application Africaine créée par le Camerounais Alain Ekambi avec une ambition toute autre.

Une ambition que je trouvais alors “impensable” et …. “Choquante”. Une ambition qui, même aujourd’hui, attire l’attention lorsque on l’entends pour la première ou deuxième fois.

Connecter le 1 milliard d’habitants Africains par une plateforme de communication. Un nouveau réseau social, purement Africain.

Cette application s’appelle Dikalo !

En tant que confrère entrepreneur Camerounais, mais surtout très intrigué, je décide en Décembre 2018 de suivre l’équipe Dikalo dans son périple herculéen pour voir comment elle s’y prendra pour atteindre cet objectif inouïe.

Aujourd’hui, 20 mois plus tard, Dikalo a atteint la barre des 100 000 000 de messages déjà échangés sur sa plateforme pour 80 000 utilisateurs, avec 11 million de messages échangés uniquement dans la journée du 01 Juillet 2020.

Le chemin de l’équipe Dikalo vers son objectif reste long. Mais ce que j’ai pu percevoir de leur expérience durant les 20 derniers mois, m’a appris beaucoup de leçons sur l’entrepreneuriat “Made in Africa”.

J’ai hâte de vous résumer tout cela en 6 points dans les sections suivantes.


1 — Pensez grand

L’objectif de connecter le milliard d’habitants Africains est sans nul doute très ambitieux. Mais il présente un avantage particulier qui est celui de repousser la peur d’entreprendre.

En effet, l’une des choses qui impacte la taille de votre ambition est tout simplement la confiance que vous avez en vos capacités personnelles actuelles à atteindre cet objectif.

Dans le contexte de l’entrepreneuriat, vos seules capacités personnelles actuelles ne suffiront jamais pour créer un produit, le vendre et en assurer la rentabilité. Un tel accomplissement demandera très probablement plusieurs bonnes (ou très bonnes) compétences dans des domaines complémentaires au votre.

Le fait de se donner une grande ambition vous mets directement face à l’étendue des limites que vous avez aujourd’hui au lieu de vous rassurer sur vos capacités personnelles actuelles.

Ainsi, il devient naturel pour vous de commencer très tôt à vous améliorer dans ces domaines où vous êtes actuellement limités et qui apparaissent comme nécessaires à l’accomplissement de votre but.

Vu la taille de l’ambition, cette amélioration se fera aisément et progressivement soit en vous formant personnellement à travers des livres et des formations, ou en recherchant un co-fondateur qui en plus d’avoir cette compétence que vous recherchez partage également l’ambition “démesurée” que vous avez formulé.

Alain Ekambi, en parlant de Daniel Agnéro indiquera qu’il a été chanceux de rencontrer Daniel et de l’avoir dans l’équipe pour gérer la partie Design et UX de Dikalo, car lui même est plutôt passionnée de développement logiciel (en java, pour ceux qui s’interrogent).


2 — Commencez petit !

Peu importe la grandeur que vous allez donner à votre ambition: commencez petit !

Commencez avec les ressources, les connaissances, les compétences et les personnes que vous avez actuellement.

Ne regardez pas à la taille de l’effort que vous devez faire pour atteindre votre objectif, mais à la discipline que vous devez construire pour mettre un pas devant l’autre chaque jour peu importe si vous le voulez/pouvez ou non.

Apprenez à identifier ce que vous pouvez faire à l’instant et à coordonner vos ressources actuelles pour le faire.

Dikalo l’illustre bien par le fait que l’équipe de développement de Dikalo est composée uniquement de 2 développeurs. Uniquement 2 !

“Malgré” cela, l’équipe est déjà en train de travailler sur une nouvelle version de Dikalo, appelée Dikalo 2, où ils vont mettre en pratique toutes leurs expériences acquises sur la première version de l’application.

Notamment en matière de performances, compatibilité iOS, passage à l’échelle des appels vidéos et vidéoconférences, haute disponibilité des données.


3 — Ne misez pas uniquement sur le Buzz African-Entrepreneur, apportez une réelle plus value

L’objectif de Dikalo n’est pas sommairement d’apporter une touche Africaine au concept de réseau social.

En fait l’application s’intéresse plus particulièrement à l’aspect de communication de données personnelles privées, qui elle est une problématique contemporaine et mondiale.

L’objectif de Dikalo est de vous permettre de vous connecter avec n’importe qui, n’importe où sur la planète, sans avoir besoin de partager vos informations personnelles.

En effet, pour communiquer aujourd’hui avec une personne vous donnez littéralement votre identité personnelle (numéro de téléphone).

Comment ne pas le faire, est un enjeu pas uniquement Africain mais mondial. C’est ce challenge qui intéresse Alain Ekambi.

Dikalo ne mise pas uniquement sur la sympathie des utilisateurs Africains pour se faire une place dans leurs téléphones et leurs habitudes de communication.

Dikalo veut surtout apporter une réelle valeur en résolvant un réel problème de sécurité d’identité personnelles et d’anonymat que rencontrent les utilisateurs des réseaux sociaux actuelles.

4 — Pensez “Business”, pas uniquement “Technique”

Il est habituel qu’un entrepreneur doté d’une forte compétence technique, se concentre uniquement sur l’amélioration technique de son produit en négligeant le fait qu’il doit également réfléchir à comment faire vivre sa startup, c’est à dire au Business.

Dikalo est dans une situation assez intéressante car elle est en compétition avec des produits gratuits et bien connus tels que WhatsApp.

Sa stratégie de business doit donc viser un moyen approprié et efficace de se faire une place dans le téléphone de chaque Africain, en concurrence à ces autres applications.

Dikalo travaille énormément sur la chaîne de distribution de sa plateforme sur le continent Africain, notamment au travers des partenariats. Le plus connu est celui qui a été signé avec kunfabo le constructeur de téléphone Africain.

Grâce à ce partenariat, Dikalo fait partie des applications installées par défaut sur ces téléphones “Made in Africa”.

Cela démontre l’initiative Business de l’équipe Dikalo qui ne se préoccupe pas uniquement de l’aspect technique du produit Dikalo.


5 — Collaborez avec les autres entrepreneurs

Pour aller vite, allez seul. Pour aller loin, allez à plusieurs.

Le contexte des startups est particulièrement difficile au Cameroun. En effet, les infrastructures (accès à internet, stabilité du réseau électrique, fluidité logistique) nécessaires à une éclosion rapide et soutenue des entrepreneurs sont soient inadaptées, absentes ou naissantes.

Ceci rends particulièrement éprouvant l’exercice de la création d’une Tech Startup et son développement au Cameroun.

A cela doit s’ajouter le fait que l’entrepreneur doit s’appliquer à rechercher le Business Modèle digital qui fait sens auprès du maximum des Camerounais qui, par exemple, sont plusieurs à ne pas savoir s’expliquer comment un “simple” logiciel de bureautique peut coûter des millions.

Rentabiliser un nouveau réseau social auprès d’un utilisateur Camerounais lorsque celui çi a le choix de plusieurs autres applications “gratuites” déjà établies sera tout simplement “un tour de force”.

Dans ces conditions avoir une philosophie de collaboration comme le fait Dikalo, me semble une stratégique censé.

En effet, Dikalo s’illustre par une grande diversité et une multitude de collaborations. En voici quelque unes qui sont connues à ce jour.

Collaboration avec des autocollants customisés 100% africains : Camer stickers du Cameroun , Zouzoukwa de la côte d’ivoire, Naija stickers du Nigeria, Oju et bien d’autres.

Collaboration avec l’ingénieur de son Ekie Bozeur pour la conception de sa sonnerie vocale qui est une belle balade en langue Duala (que j’adore particulièrement)

Collaboration avec le Studio de Jeux vidéo Kiro’o Games pour développer l’industrie de la bande dessinées Camerounaise au format digitale. Les internautes peuvent lire les aventures de Aurion l’héritage de Kori-dan dans Dikalo


Dikalo s’offre l’opportunité de devenir une communauté de services où des promoteurs de business, Camerounais et Africains, pourraient rencontrer leurs prospects et clients sur la plateforme et y conclure des transactions financières.

C’est pour cela que l’équipe Dikalo travaille sur un moyen de paiement appelé nkap.

Cela permettra à chacun de payer facilement des produits et services depuis l’application Dikalo. Mais aussi d’envoyer et de recevoir de l’argent via Dikalo.


6 — Soyez cohérent avec votre philosophie

Dikalo à pour slogan “A place to call home”, à mon sens il ne s’agit pas uniquement d’un slogan mais d’une réelle philosophie.

J’en veux principalement pour témoignage les faits qu’Alain Ekambi exprime une grande fierté à publier des images des conditions exceptionnelles (coupure d’électricité notamment) dans lesquelles l’application Dikalo est développée au Cameroun.

Loin de prendre cette situation comme une contrainte, il la présente comme une opportunité de s’imprégner encore plus de la réalité du terrain.

Il s’autorise ainsi à développer une compréhension plus profonde des conditions quotidiennes des futurs utilisateurs de Dikalo.

Ce qui le rapproche de l’opportunité d’effectivement leurs apporter une réelle plus value.

En effet, qui d’autre peut construire un réseau social pour des utilisateurs qui connaissent les coupure de courant au quotidien, qu’un développeur qui a appris à programmer laquelle application dans ces mêmes conditions de délestages intempestifs ?

Un homme, une ambition !

Conclusion

Voilà ce que j’ai appris de l’expérience de l’équipe Dikalo dirigée par Alain Ekambi.

  • Pensez grand,
  • Commencez petit,
  • Ne misez pas uniquement sur le Buzz African-Entrepreneur, apportez une réelle plus value
  • Pensez “Business”, pas uniquement “Technique”,
  • Soyez cohérent avec votre philosophie

Je vous recommanderai de rejoindre cette l’aventure Dikalo en l’installant dès maintenant depuis Google Play Store, l’App Store ou tout simplement en version pour Bureau.


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Bonne journée à vous et surtout sachez que vous avez plus de force que vous ne l’imaginez !

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