septembre 29, 2023

Un Orage a failli ruiner ma précieuse amitié avec ma petite nièce Malika

C’était le 15 Juillet 2021, et Josée, une jeune étudiante arrivée au terme de sa seconde année académique passée dans l’extrême Nord Cameroun, était impatiente de retrouver sa famille à Douala pour une occasion spéciale.

En effet, dans quatre jours elle allait parrainer le baptême de sa nièce Malika. C’était un grand honneur pour elle et une occasion unique qu’elle ne voulait absolument pas manquer. Pour marquer le coup, elle avait décidé de confectionner un cadeau surprise à Malika, une tunique brodée à la main par des artisans locaux avec des motifs sahéliens originaux. 

Malika était littéralement tombée amoureuse de cette tunique lorsqu’elle l’avait vu portée par Josée à son dernier anniversaire. Depuis ce jour, elle ne cessait de lui en réclamer une. « Tata, je veux être aussi jolie que toi, garde moi la même tunique la prochaine fois ! S’il te plait ».

Fidèle à son habitude préventive, Josée avait déjà passé commande chez un artisan pour la tunique et aussi réservé son billet de bus pour un départ le lendemain matin. Le voyage prendra trois jours. Elle espérait ainsi arriver à Douala au plus tard la veille de la cérémonie.

La veille de son départ, au soir, elle va chez l’artisan mais à son grand désarroi celui-ci lui annonce que la tunique ne sera pas prête le soir même car les broderies des motifs spéciaux qu’elle avait demandé pour l’occasion, prenait plus de temps que prévu. 

Catastrophe ! Si elle ne retournait pas à Douala avec cette tunique Malika aura certainement le cœur brisé par cette déception. Et si elle attendait d’avoir la tunique terminée elle raterait certainement son départ le matin. Le prochain départ étant le lendemain, elle arrivera à Douala le jour même de la cérémonie ou pire après la cérémonie. Ce sera encore plus douloureux pour Malika.

« Que faire ? »

L’artisan voyant le visage de Josée s’assombrir face à ce dilemme interne lui proposa de lui rembourser entièrement la somme afin qu’elle puisse acheter une autre tunique, certes pas unique mais tout aussi jolie sur le marché du soir, s’il était encore ouvert. Josée accepta le remboursement à contrecœur. Il était clair que Malika sera déçue.

“Au moins je pourrais lui acheter un jouet une fois à Douala” pensa-t-elle en s’empressant de rentrer à la maison pour préparer son départ dans quelques heures. En effet, pour des raisons de sécurité, les compagnies de transport doivent respecter l’heure de départ fixée. Les bus partent en convoi escorté par des militaires entre 06h30 et 07h00. Josée devait donc se présenter au point de départ à l’heure, car il n’y avait qu’un seul départ par jour depuis le village où elle résidait.

Josée fut réveillée à 03h30, plus tôt qu’elle avait prévu, par le bruit assourdissant du vent qui agitait furieusement les branches des arbres. “C’est pas possible ! un Orage ? En cette saison ?” Elle se leva précipitamment et changea sa tenue de voyage pour en prendre une plus adaptée à la pluie. Car il était désormais évident qu’elle allait se rendre à l’agence à pied. 

En moto cela aurait pris juste 10 minutes pour se rendre au guichet depuis chez elle. Mais avec cette pluie les moto seront hésitantes à s’engager sur cette route sinueuse qui sera boueuse et où les chutes seront nombreuses. A pied, le même trajet lui prendrait 30 minutes.

Si elle voulait arriver à l’agence à 05h30, soit une heure avant son départ, elle devrait sortir de chez elle dès 05h00.

“Il est encore 04h00, j’ai le temps. Dès que l’orage baisse, je me mets en route directement”, pensait-elle. 

À 05h15, la pluie devenue torrentielle continuait toujours à s’abattre sur le petit village. Josée était pétrifiée. Allait-elle aussi rater son bus, après avoir laissé la tunique hier ? Elle se demandait si elle n’avait pas déjà eu assez de malchances.

Elle prit son parapluie, porta ses affaires sur son dos, changea ses chaussures pour porter ses bottes et se résolut à partir. C’était maintenant qu’il fallait sortir pour ne pas doublement décevoir Malika par une absence de sa marraine au Baptême. 

Les rues étaient glissantes, il y avait un risque de chute à chaque pas. Pour éviter de glisser, Josée marchait lentement, ce qui la retardait encore plus pour son départ. La pluie ruisselait sous ses vêtement, elle était littéralement trempée jusqu’aux os. Elle arriva dans une rue complètement inondée. Sans hésiter elle s’engagea sur le chemin qui ressemblait maintenant à un lac. Bien que ayant désormais de l’eau jusqu’aux chevilles. Josée restait résolu à ne pas rater son départ.

Enfin, elle arriva dans le hall de l’agence, soulagée de voir que le bus était encore stationné à l’agence. Il était 06h12 !

Elle déposa son sac au niveau de la soute à bagages du bus qui était encore ouverte et s’assit à une table pour essayer de se sécher un peu les cheveux, les habits, tout ce quelle pouvait. Elle avait réussi !

Une femme vêtue d’un boubou bigarré s’approcha tout doucement d’elle d’un air inquiet.

“Bonjour, madame” lui lança-t-elle. Josée lui retourna le Bonjour d’un regard interrogateur, s’agissait-il d’une passagère perdue ?

“C’est bien vous la dame de la tunique d’hier ?” continua la dame. “Oui “ répondu José, désormais surprise, comment savait elle pour la tunique ? 

“Je suis la femme de l’artisan, et je suis venue vous apporter la tunique, il a passé toute la nuit à travailler dessus et elle est terminée”, lui répondit la femme. 

Josée écarquilla les yeux, interloquée et sous le choc. Elle avait déjà spéculé sur des milliers de formules d’excuses pour convaincre une Malika déçue et en colère. Et là elle revoyait déjà le sourire de sa nièce.

La femme voyant le visage de Josée s’illuminer comme le ciel après un orage lui tendit la tunique. “La personne qui recevra ce cadeau à de la chance de vous connaître” lui lança-t-elle. 

“Oh pardon, désolé. Oui c’est ma nièce. Oui, merci !” bégaya Josée. 

Josée prit la tunique et la regarda. Elle était magnifique. “Je ne sais pas comment vous remercier. Voici le paiement pour la tunique.”

“Ce n’est rien. Hier mon époux à compris en vous voyant partir que cette tunique comptait beaucoup pour vous”, dit la femme après avoir reçu l’argent. Elle souhaita un bon voyage à Josée qui devait déjà embarquer son bus. 

Une fois assise dans le bus, Josée regarda la femme s’éloigner au loin. Elle était impressionnée par sa gentillesse. Elle savait qu’elle ne l’oublierait jamais.

Après un long voyage Josée arriva à Douala la veille du Baptême à 20h00. Elle était heureuse et surtout impatiente de voir Malika dans sa tunique pour le Baptême. 

Et vous, un Orage vous a-t-il déjà mis dans une situation impossible face à un voyage ? Racontez-nous en commentaires vos difficultés rencontrées.

N’oubliez pas que nous serons toujours là pour vous accompagner dans l’achat de vos billets de bus en ligne lors de vos déplacements sur www.lohce.com.😊

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